La jolie mascotte confectionnée par les enfants, qui me suivra lors mon périple : son nom de scène Miss BANGALORE

Nous espèrons que tu vas bien. Nous venons de voir la vidéo sur ta randonnée. C'est magnifique!

 

Pourquoi as-tu eu l'idée de cette randonnée?

Il y a sur notre planète des pays ou des villes qui attirent les étrangers pour diverses raisons : sportives,  culturelles... Par exemple, si vous allez à Paris pour la première fois, vous aimerez monter sur la tour Eiffel (d'ailleurs c'est le rêve de plusieurs personnes en Asie) ou si vous allez dans le sud de la Thaïlande vous aimerez vous baigner dans la mer à l'eau turquoise. Donc au Népal, il n'y a pas de mer mais des montagnes, d'immenses montagnes, la chaine de l'Himalaya dont le col le plus haut du monde est à 8 850 m d'altitude, c'est l'Everest.

Je souhaitais faire un trekking. Le trek, c'est une randonnée à pied. Quand j'étais plus jeune, j'avais déjà fait un trek en colonie de vacances au Maroc jusqu’à 4167 m d'altitude.

Alors, pour le Népal, je voulais que mon trek soit à une altitude supérieure afin d'avoir un nouveau record personnel. Le trek de l'Everest est impossible à faire tout seul et coûte très cher. Il y a d’autres treks autour de l'Everest mais ils me semblaient trop courts en temps.

Alors, j'ai choisi le tour des Annapurna, dont le plus haut col se trouve à 5 416 m. C'est donc 1 249 m d'altitude plus haut que mon précédent trek. De plus, le tour des Annapurna est un trek qui se fait en 2 ou 3 semaines, en ne marchant que 4 à 6 heures par jour.

J'ai voulu le faire en moins de temps, donc je marchais tous les jours environ 9h. C'est l'un des treks le plus convoités au Népal. Il y a beaucoup d'étrangers, ce qui m’a permis de discuter de temps en temps sur la route. Les chemins sont balisés, c'est à dire indiqués par des pancartes pour ne pas se perdre. Mais, en cas de doute je préférais demander mon chemin à un népalais pour ne pas me perdre dans les montagnes.

Je voulais aussi montrer à Miss Bangalore le plus haut lac du monde, que vous avez vu dans la vidéo, le lac Tilicho qui est gelé en cette saison.

Donc toutes ces raisons m'ont poussé à choisir ce trek-ci plutôt qu’un autre.

 

Y a-t-il des médecins pour les soigner et quelles sont les méthodes de soins ?

Je pense que je vous ai parlé des porteurs, que vous avez vus dans la vidéo, ils transportent de grosses charges. En France, nous avons les poids lourds et leurs chauffeurs, au Népal du moins dans les montagnes, le routier c'est l'homme seul. Il est parfois accompagné de mules dans les endroits où les pistes sont accessibles, ou par des Yacks en hautes altitudes. Sinon les porteurs (parfois des femmes) ne doivent compter que sur eux mêmes.

Ils portent, des aliments, du bois, des poules, pour les guesthouses, ou pour les villageois. Mais il  y a aussi les porteurs de sac à dos qui sont payés 4 à 5 € par jour par les touristes qui effectuent un trek.

Les porteurs portent des charges qui peuvent aller jusqu'a 70 kg, voir même l'équivalence de leur poids.

Les problèmes au dos ou aux pieds sont donc souvent fréquents, surtout que la plupart des porteurs marchent en claquettes. Les porteurs de bagages pour les touristes sont fournis en équipement (chaussures, bonnet...) par la compagnie qui les engage et en cas de problème de santé c'est la compagnie qui est responsable et donc leur paie les soins.

Les médecins qui peuvent éventuellement les soigner sont ceux des villages. Ce sont  souvent des jeunes porteurs entre 17 et 30 ans, les problèmes de dos ne sont pas encore détectés. 

Le mal de l'altitude à partir de 2000 m est aussi un problème. 

Aux premières douleurs, ils se soignent par des médicaments, mais le seul remède est de redescendre en altitude. Quelques centaines de mètres lentement, surtout pas en courant, pour s'acclimater au changement d’altitude.

 

Les porteurs ont parfois des chaussettes humides autour des genoux c'est pour leur éviter d'avoir mal à cet endroit en descente.

Un autre problème, qui arrive fréquemment aux porteurs et qui m'est arrivé, c'est la perte de la vue. Car, comme les porteurs, je marchais sans lunettes de soleil. Mais un soir après une journée de randonnée vers le lac Tilicho, j'ai perdu la vue pendant 24 heures. Le seul remède pour calmer mes irritations aux yeux a été de me mettre des rondelles de pommes de terre trempées dans du lait sur mes yeux, à changer toutes les 20 mn durant 2 h maximum, ensuite il faut rester au lit et attendre de 24 heures à 48 heures. 

Quant aux autres méthodes, je n'ai pas vécu ou vu d'autres maladies à soigner pour vous en parler.

Pour les locaux qui vivent dans les vallées, il existe des dispensaires, qui les soignent gratuitement. Mais, ils mettent quelques fois, plusieurs jours et à pied pour y accéder.

As-tu aimé le Népal?

Le Népal est un pays que j'ai vraiment apprécié pour plusieurs raisons.

Premièrement, dans mon pays précédent, en Inde, les journées étaient très chaudes, avec le poids de mes sacs à dos c'était fatiguant. Les villes indiennes sont très peuplées, et les indiens sont très curieux souvent trop curieux je dirais. Surtout quand toutes les deux minutes un indien me reposait les mêmes questions, c'est aussi très fatigant.

C'est avec une certaine joie que je suis rentré au Népal, les népalais sont dans l'ensemble des personnes souriantes, curieuses mais pas autant que les indiens.

J'ai, bien sûr, été très impressionné par les montagnes qui m'entouraient pendant mon trekking de 9 jours. Le Népal est le pays de mon aventure où j'ai mangé le plus à l'occidentale, c'est à dire des pâtes, pommes de terre, des féculents pour ainsi me donner des forces pour marcher. Car je trouve que la nourriture népalaise qui ressemble à la nourriture Indienne est très grasse donc pas très conseillée pour un trek.

Par contre, mes rencontres avec les locaux, étaient assez brèves. Sans doute parce que j'ai fait peu d'auto-stop. Mais aussi car j'ai fréquenté des endroits très touristiques comme Katmandou, la capitale, Pokhara et le bord de son lac Fewa, mon trek autour des Annapurna, Lumbini, l'endroit de naissance de Bouddha. Dans ces endroits, les locaux souvent commerçants, sont habitués à voir des étrangers et sont donc moins enclin à la discussion.

 

Es-tu monté sur un yack?

Ha non ! Je ne suis pas monté sur cet animal des hautes montagnes. Car tout simplement il n'est pas de coutume de monter les yaks.

Cet animal qui ne vit que 20 ans en moyenne sert pour :

- le travail des champs en terrasse,

- Le transport, il porte environ 200 kg,

-La nourriture pour son lait,avec lequel on fait du beurre et du fromage.

-Pour se réchauffer on utilise comme combustible sa bouse séchée

- A sa mort, on mange sa viande, et avec ses poils on fait des vêtements et des cordes.

 

Puisque tu es à la fin de ton voyage, quel est ton pays, ta recette et ton monument préférés?

Depuis que je suis parti, j'ai traversé plusieurs pays, au total 19. Ils ont tous des points positifs et négatifs, c'est difficile de choisir qu'un seul pays.

Par exemple, jusqu'au Cambodge, je vous aurais dit que la Chine était mon pays préféré, car c'est un grand pays donc très diversifié en paysages, les Chinois sont très généreux, l'auto-stop a très bien marché.

Ensuite, je suis allé en Thaïlande. J'ai découvert un pays ouvert aux touristes mais où la population locale n'en n’abuse pas de trop (comparé au Vietnam par exemple). Ce pays est charmant, concernant l'environnement toujours aussi dépaysant et diversifié. Il y a les montagnes et ses ethnies au nord, des plages paradisiaques au sud, la tranquillité de certains villages où la vie n'a guère évolué depuis des années...

La Thaïlande, c'est le pays du sourire comme ils le disent, ce qui est totalement vrai. Après avoir voyagé pendant deux semaines, je n'ai rencontré que des gens chaleureux, accueillants comparé au Chinois,  chez qui, il est plus difficile de dormir.

L'auto-stop marche aussi très bien car j'attendais très peu sur le bord de la route, 10 mn en moyenne. Il fait beau et chaud donc c'est agréable pour visiter.

C'est pour toutes ces raisons que la Thaïlande est le pays préféré de mon aventure.

 

Pour les monuments, qui sont présents dans chaque ville, j’en retiens un particulièrement. Peut-être parce que j'ai dormi dessus, sous une température de -16 c°, que j'ai mangé et marché pendant deux jours. Vous souvenez vous de cet endroit ?

C'est la plus longue muraille construite par l'homme. Il s'agit de la muraille de Chine bien sûr, que vous avez pu découvrir en vidéo et en photos notamment.

 

Ha ! Mon estomac a découvert plein de saveurs, d'odeurs, durant 7 mois. Alors c’est très difficile de choisir un plat qui m'ait marqué.

A vrai dire, les meilleurs plats que j'ai mangés sont ceux qui m'ont été offerts soit par mes hôtes ou par mes chauffeurs d'auto-stop.

Certains m'ont réservé quelques surprises dans mon assiette, comme le cheval en Mongolie ou le chien en Chine. Mais les autres étaient de très bonnes surprises.

Comme en Lituanie par exemple, le ceppelinai, qui est fait avec des pommes de terre râpées, et farci avec de la viande hachée, des oignons et des lardons. C’était vraiment excellent ! Malheureusement, je ne saurais pas le refaire à l'identique !

En Russie et en Mongolie il  y avait les différentes soupes que j'appréciais pour me réchauffer ainsi que les pelmenis que j'ai retrouvés au Népal sous le nom de 'Momo'.

Depuis mon arrivée en Chine, le riz accompagne tous mes repas. J'ai pu découvrir des dizaines de façons de préparer le riz, qu'il soit mangé, à la main ou avec des baguettes, froid ou chaud, collant ou pas, accompagné de viande, de légumes ou fruits de mer, sur une feuille de bananier ou dans un bol, avec peu de goût ou très épicé, bref il est présent partout en Asie.

Alors à vrai dire le riz, je ne pense pas en manger très souvent en France à mon retour.

 

Est-ce que tu t'es fait beaucoup d'amis?

Comme vous l'avez découvert depuis 7 mois, ma façon de voyager en solitaire, en auto-stop, en dormant chez l'habitant, m'a permis de faire des dizaines de rencontres par semaine.

Comme pour chaque rencontre que l'on peut faire, il y a une amitié qui se fait ou non, le 'feeling’ comme on dit. Alors, avec plusieurs personnes, nous avons échangé nos adresses internet pour pouvoir toujours garder un lien dans les années futures.

Durant 7 mois, j'ai reçu tellement de générosité, on m'a tellement donné d'instants de  bonheur, offert le transport, le logis ou à manger.

Je veux à mon retour pouvoir redonner tous ces moments de bonheur, à chaque personne qui me le demandera, et j'espère recevoir des personnes que j'ai rencontrées dans mon aventure, pour les inviter chez moi et leur faire découvrir à mon tour mon environnement.

 

L'aventure se termine pour moi dans quelques jours. J'espère avoir éveillé votre curiosité, et que vous continuerez à approfondir, par vos propres moyens, le monde qui vous entoure. Je n’en ai pas encore fait le tour mais je compte bien repartir…. Un jour.

Je vous donne rendez-vous à mon retour, à Roëze, dans les prochaines semaines...