Conclusion de cette nouvelle aventure

Conclusion de l'aventure Méquin Express en Amérique du Sud 2012-2013

 

Pour commencer, il m'est plus facile de vous tirer mes conclusions à chaque fin de visite d'un pays, que sur mon aventure totale regroupant les 5 pays.

A l'heure où je repense à mon début d'aventure, le temps me parait très long, pour cause, durant mes 79 jours de voyage aucune journée, aucune rencontre, aucun monument, n'étaient similaires.

Cette aventure m'a de nouveau permis de découvrir un continent que je ne connaissais que par des photos, vidéos et par les médias qui nous abreuvent de pensées négatives. Haaa les médias, ceux qui rendent beaucoup de gens robotisés dans leurs jugements, les dangers, les vols à mains armés, les meurtres, voilà une des visions qu'ont certains occidentaux mais aussi les locaux de l'Amérique du Sud. Peut-être ai-je une bonne étoile pour éviter de rencontrer ce genre de situation, car oui, cela existe bien entendu, comme partout sur notre planète, mais ce n'est qu'un faible pourcentage. Tant de chauffeurs et personnes rencontrés me répèteront " Antoine fais attention, il y a beaucoup de vols ici". Alors dans ce cas comment dois-je réagir, renoncer à faire du stop et opter pour la sécurité du bus. Non, je préfère accorder ma confiance à tout le monde tout en sachant que parmi ces gens se trouvent quelques cons.

Grâce à mon choix de voyager de cette façon, j'ai pu rencontrer des dizaines de personnes quotidiennement, que ce soit pour un simple salut amical, ou pour un repas partagé, ou une invitation à partager leur domicile. Ce qui me permet de mieux découvrir et de comprendre la vie, ses coutumes locales mais aussi leur façon de vivre et de penser.

Ayant déjà fait une conclusion lors de mon premier voyage, je vais essayer de ne pas me répéter. La pratique de l'auto-stop et du vécu qui en suis, alors après celle-ci je vous invite à lire ou à relire cette première conclusion :

http://www.antoine72.com/méquin-express-l-aventure-sur-le-pouce-d-octobre-2010-à-mai-2011/mon-journal-de-bord/inde-quatrième-partie-la-fin-de-l-aventure/

Ces 79 jours de voyage, n’ont heureusement pas été tous comme je le souhaitais, la facilité pourrait m'agacer. Je retiens notamment les 800 kms de la route de la pampa (de Résistencia à Salta) en Argentine qui ont été particulièrement difficiles pour l'auto-stop mais aussi pour l’hébergement chez l'habitant. Heureusement le stop s'est avéré positif pour le reste de mon voyage car il y avait peu d'attente. Malgré l'état des routes, la circulation 8 voitures sur 10 sont des taxis et mini-vans sur les routes boliviennes et péruviennes, les locaux ont su me montrer leur solidarité très rapidement.

Du 1er décembre au 16 février, j'ai parcouru 10 170 km grâce à la confiance que m'ont accordée mes 102 chauffeurs. Durant cette route mes cinq sens ont toujours été récompensés.

L'une des plus intéressantes :

La vue : de la magnifique ville de Rio de Janeiro et son pain de sucre, des impressionnantes chutes d'Iguazu, à l'étonnante quebrada de Humahuaca, la spectaculaire vallée de la Luna et le geyser du Tatio au Chili, à l'énorme désert de sel d'Uyuni, à l'éprouvante ascension du Huyana Potosi à 6088 m, à l'immensité du lac Titicaca, à la splendeur du Machu Picchu et à la grandiose forêt amazonienne.

Le goût : de la feijoada brésilienne, aux énormes côtes de bœuf d'Argentine, aux empanadas bien fournis du Chili, aux nombreux plats de pommes de terre de Bolivie et à la variété de fruits sucrés qui m'étaient inconnus de l'amazonie, les succulents poissons, les jus de fruits, les bières (Cusquena) et la saveur du pisco.

L'odorat : par la senteur des marchés, l'humidité de la forêt amazonienne, les pots d'échappements sur le bord des routes et des ruelles parfumées à l'urine.

L'ouie : par le réveil matinal des chants des coqs, des oiseaux, mais aussi des klaxons permanents sur les routes, bercé par les musiques de flûtes andines, mais aussi par le silence du désert de l'Atacama.

Le toucher : m'a fait oublier mon éducation d'occidental pour manger le riz avec les doigts, mes fesses se souviennent encore des pistes caillouteuses de Bolivie et des dos d'ânes non indiqués du Pérou. Mes mollets, de mon ascension du Huayna Potosi, mes mains, du poil des lamas caressés en pleine steppe en Argentine.

Pour cette aventure plusieurs choses se sont révélées encore plus positives que dans mon aventure en Asie. Pour commencer, j'avais dans l'idée de me confronter encore plus à l'inconnu en partant du principe de ne pas savoir où dormir le soir même. Ce qui faisait monter mon adrénaline, satisfaction puis émotion lorsqu'une famille m'hébergeait. J'ai seulement contacté 4 personnes par le site Couchsurfing (Rio de Janeiro, Sao Paolo, Santa Cruz et Lima).

Secondement, dés la deuxième semaine de l'aventure j'ai décidé de ne plus faire de montage vidéo de chaque pays, j'en suis désolé pour les enfants de l'école et pour les personnes désireuses. Mais je ne regrette pas ce choix, car cela a rendu mon voyage plus agréable et moins oppressant. En Asie, je passais parfois des nuits entières à faire des montages vidéo, cela m'obligeait aussi à aller obligatoirement dans des hôtels pour avoir internet et l'électricité.

Dès l'Argentine j'ai pu commencer à apprendre l'espagnol, langue que j'avais peu apprise et pratiquée auparavant. Au fil des jours et des rencontres qui m'ont permis d'améliorer quotidiennement cette langue, cela a été une richesse énorme pour créer des amitiés plus fortes afin d'apprendre, de comprendre et de pouvoir m'exprimer sur leurs vies, leurs histoires, la culture, leurs idéaux et leurs rêves.

Ce voyage fut merveilleux, content de l'avoir fait jusqu'au bout sans problème de santé, d'avoir pu tester l'auto-stop à deux au Brésil, d'avoir vu tout ce que j'ai vu, vécu tant d'expériences qui resteront des souvenirs impérissables dans ma tête et dans mon cœur. Une fois de plus je vais retourner dans mon pays, la France, qui fait rêver tant de personnes. Dans ces pays où si il n'y a pas de travail, il n'y a pas d'argent à la fin du mois, (dès 5 ans, certains enfants vendent tout et n'importe quoi), où il faut payer les soins médicaux de sa poche, tout ceci me rappelle encore une fois la chance que j'ai de vivre en France.

Dimanche après 14h de vol, 6h de décalage, je serai de retour en France où je vais devoir retrouver mes habitudes occidentales. Tout d'abord ressortir le pull, les chaussures, le bonnet. Mes habitudes prises de jeter mon papier toilette dans la poubelle et non dans la cuvette devront être abandonnées. Je vais devoir ranger mon pouce en sortant d'une maison et mettre simplement la clé dans ma voiture. Arrêter de frapper aux portes pour trouver un logement mais directement me coucher dans le même lit chaque soir. Les maisons en construction ne me serviront plus de logement mais de chantier pour faire des enduits. Oublier qu'il est possible d'avoir un repas complet au restaurant pour 3 €, de boire un bon jus de fruit fraichement pressé pour 0,70 centimes et de dormir dans une chambre d'hôtel pour 4 €.

Les routes françaises vont me sembler ennuyeuses, je ne verrai plus d'enfant jouer à la marelle sur le bitume, des vaches, lamas, vigognes, chiens traverser au dernier moment la route. Mes fesses ne sauteront plus à chaque dos d'âne non indiqués à 70 km/h. Je ne verrai plus de barrage de police à chaque entrée de département pour soutirer quelques bakchichs au conducteur. Le bruit du klaxon à tout moment risque de vite me manquer.

L'aventure Méquin Express en Amérique du sud 2012-2013 en quelques chiffres :

Des milliers : De klaxons au bord des routes

92 000 : Le nombre de clics sur mon site internet

10 170 : Nombre de kilomètres parcourus en auto-stop

6 088 m le record de la plus haute altitude "Huyana Potosi"

+ de 2 500 : Nombre de photos/ vidéos prises

Des centaines : de rencontres

271 : Commentaires sur mon livre d'or (merci)

102 : Nombre de voitures, camions, motos ...

79 : Jours d'aventure, de sourires quotidiens

24 : Nombre de nuits en petits hôtels

22 : Nombre de nuits passées dehors

21 : Record de durée avec le même chauffeur

14 : Kilos en moyenne avec les deux sacs

8 : Heures record d'attente en auto-stop

5 : pays visités

4 : Nombre de personnes de Couchsurfing m'ayant hébergé

3 : Nuits passées sur un bateau

3 : fuseaux horaires traversés

3 : Nombre de nuits passées dans la selva amazonienne

2 : Merveilles du Monde

2 : Nuits à la belle étoile dans le désert d'Atacama

1 : Accident de mini-van

Et enfin, pour finir une dernière fois, merci à vous, qui que vous soyez, hommes ou femmes, jeunes ou âgés, blancs, jaunes ou noirs. Aucune différence, merci à vous tous, qui m'avez souri, qui m'avez salué, qui m'avez invité à une soirée, qui êtes venus me parler sans aucune appréhension, qui m'avez pris en auto-stop pour deux minutes ou des heures, qui m'avez invité dans votre famille ou chez des amis, qui m’avez rempli mon estomac, qui m’avez étanché ma soif, qui avez mis un toit sur ma tête, le temps d'une journée ou d'une semaine. Merci à vous, pour tout ces moments généreux, chaleureux, de partage, de solidarité, d'entraide, ces choses si simples et essentielles de la vie qui doivent être un exemple pour mon pays et en plus c'est gratuit !

Merci, Obrigado, Gracias

Je finis sur cette citation d'Antoine de Saint-Exupéry :

 " Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité".