PEROU

gentilé capitale Langue monnaie superficie population espérance de vie
péruvien (ne) Lima espagnol, quechua et 12 amazoniennes  nuevo sol 1 285 216 km²  29,3 millions 72 ans

carnet de bord

De la frontière bolivienne à Agua Calientes

Un nouveau tampon vient s'ajouter sur mon passeport pour entamer mon dernier pays.

Dès la frontière quelques changements se font remarquer. La présence de rickshaws, sortes de mototaxis, comme on en trouve beaucoup en Asie. De plus une nouvelle monnaie, mes bolivianos sont remplacés par des nuevo sol, soit 3 Ns = 1 €. Pour terminer, je recule d’une heure mon portable, il y a maintenant six heures de décalage horaire avec la France.

Mes premières minutes au bord de la route sont assez pessimistes. Je ne vois passer que des mini-vans taxis et bus touristiques. Ce n'est que 30 minutes plus tard, qu'un premier camion fait son apparition et me conduira durant 150 km jusqu'à la ville de Puno.

Durant le trajet, Ernes, le chauffeur m'informe qu'une grande fête culturelle se déroule actuellement dans cette ville. Lui, continuant son chemin 100 km plus loin, je m'arrête à Puno pour assister à l'anniversaire des associations de la ville. Des parades de musiciens et danseurs en costumes déambulent dans les rues au son des tambours et des zambonas. Une première halte péruvienne très agréable avant de continuer mon chemin.

J'avais dans un coin de ma tête, l'espoir de rejoindre la ville de Cuzco le plus rapidement possible (en 2 jours) pour organiser mon voyage vers le Machu Picchu. Mais encore une fois grâce à la magie de l'auto-stop, mes espoirs seront encore meilleurs. Patience, patience...

Le pouce tendu sur le bord de la route, une voiture de police s'arrête. Un des trois policiers me demande 10 dollars et se met à rigoler, ha quel humour !! Je monte à bord de leur voiture, durant cinq petits kilomètres, ils me déposent et commencent à travailler pour arrondir leurs fins de mois en arrêtant les voitures. M'étant mis à tendre le pouce quelques mètres après le barrage, les voitures passent au ralenti ce qui est idéal. A peine 10 mn plus tard, un van stoppe, avec à l'intérieur trois personnes. Au cours de notre discussion, ils m'informent, qu'ils se rendent à Cuzco. Wouaah super !!! Je n'aurais pas imaginé m'y rendre directement !! Les kilomètres passent, les heures aussi, il est 21h, lorsque nous effectuons une pause chez la tante d'un des garçons pour manger près de Cuzco. De là une nouvelle surprise vient s'ajouter... Leur demandant à quel endroit ils s'arrêtent dans la ville, ils me répondent qu'ils ne s'y arrêtent pas mais continuent sur la route de Quillabamba. Bon cela ne vous aide pas trop je pense !! Cette route est la direction principale du Machu Picchu ce qui me fait donc une énorme avancée sur mon parcours. Très content de continuer ma route avec eux, nous reprenons la route sinueuse en début de soirée pour rouler toute la nuit. Enfin presque...

Les trois hommes roulent depuis le matin depuis la frontière chilienne se passant le relais chacun leur tour pour conduire. Il est 2h du matin, il fait nuit noire, je suis très agréablement allongé, je sommeille au fond du van avec un des compagnons, ne voyant rien de la route. Lorsque tout d'un coup l'un des chauffeurs perd le contrôle du van. Les vrombissements des premières secondes se transforment en secousses, renversant les pneus de rechange, boites, sièges déboités du van sur nous. En quelques secondes, le van est penché, aucun bruit dans la voiture, je regarde mon compagnon allongé à mes côtés. Ne sachant pas ce qui s'est passé, il me demande de ne surtout pas bouger. Ayant survécu à la route de la mort en vélo en Bolivie, je ne me voyais pas mourir sur la route du Machu PIcchu quand même!! Trente secondes très longues passent. Le conducteur sort du van sans dire un mot (nous ne savons toujours pas où nous nous sommes plantés). Puis il frappe aux carreaux pour nous dire que nous pouvons bouger et sortir. Au final bien plus de peur que de mal, le conducteur ayant loupé son virage du bon côté de la chaussée, dans un fossé, nous évitons le précipice. Nous passerons la nuit à dormir à l'intérieur du van, dans le fossé, en attendant que le jour se lève.

A 5h30, nous constatons les dégâts. Tout le côté droit du van est enfoncé. Avec l'aide d'un riverain passant sur la route, nous réussissons avec une corde et de nombreuses pierres à former une sorte de rampe, et remettre le van sur ses 4 pneus sur la route. Ouf ! Le moteur du van n'ayant eu aucun dégât, nous pouvons continuer notre route. Avant de repartir les nerfs des trois amis craquent (j’avais ressenti comme une résistance jusqu'à présent), j'assiste au bord de la route à une explication, ne voulant pas m'en mêler, je m'écarte du van. Durant les deux dernières heures du voyage, l'ambiance est assez froide entre eux, puis je les quitte à Santa Maria au croisement de la route qui mène au Machu Picchu.

De ce petit village, l'unique route pour rejoindre Hydro Electrica (le dernier point accessible en voiture et le plus près du Machu Picchu) est empruntée uniquement par des minis-vans taxis. La seule solution est donc de les emprunter pour une durée de 3 heures de route pour un coût de 15 sol (5€). Arrivé, sur le parking d'hydro Electrica. Il ne me reste plus qu'à rejoindre avec l'aide de mes mollets le village d'Agua Calientes (le village du machu picchu) en longeant une voie ferrée pendant 2h30, car aucune route ne relie le village. Une pluie diluvienne s'invite au bout de 2h de marche ce qui me vaut d’arriver totalement trempé à l’hôtel.

Pour information, l'accès au village du Machu Picchu, se fait de trois façons :

La première comme je viens de vous la décrire (sauf que 99% des personnes prennent un bus de Cuzco à Santa Maria d'une durée de 7h). Sinon la deuxième consiste à s'y rendre par le train, et le prix du billet est très élevé (plus de 60 €). La troisième et dernière solution ,consiste à marcher en passant par le chemin qu'empruntaient les Incas pour rejoindre leur lieu sacré. Mais pour effectuer ce trek de 4 jours, il est obligatoire de passer par une agence et d'avoir réservé au moins 1 mois en avance

Après vous avoir donné les moyens de se rendre au village, il ne me reste plus qu'à finaliser cette escapade par le site lui même, si convoité par de nombreux touristes. Du village, deux solutions sont possibles, la première la plus facile, la plus pratiquée mais la plus chère, consiste à monter jusqu'au site en bus. Dont l'aller-retour coûte 13 € par personne et dure à peine 15 mn. Sinon pour les petits budgets comme le mien, il est possible de s'y rendre à pied en arpentant les 1700 marches en une heure.

Pour finir l'achat du ticket pour les ruines du Machu Picchu s’obtient soit à Cuzco ou au village d'Agua calientes. Pour les péruviens le ticket est de 7 soles, tandis que pour les étrangers le billet le plus bas est de 128 soles (celui que je prends), mais il y a deux autres options, l'une à 150 soles avec la montagne jeune du Machu, et l'autre avec le Wayna Picchu à 160 soles, mais les places sont limitées à 400 visiteurs par jour et la réservation se fait plusieurs jours à l'avance.

Il me semble important de parler de ces nombreuses possibilités, car au final le voyage vers le Machu Picchu peut revenir très cher et certains voyageurs sont parfois dans l'obligation financière d'y renoncer.

Un vieux sommet nommé "Machu Picchu"

Aujourd'hui 22 janvier, je me lève à 4h30 du matin pour partir à la découverte d'une des 7 merveilles du monde. En compagnie, d'un argentin et d'un couple suisse rencontrés la veille, nous décidons de partager cette escapade. Petite lampe torche oblige, nous arrivons après 20 mn de marche au pied de la montagne où nous attendent les 1700 marches.

Une heure plus tard, je rejoins au sommet, les bus déposant les nombreux touristes à peine réveillés sortant tout juste du lit, tandis que pour ma part mes mollets sont déjà bien chauffés et mon tee -shirt bien trempé.

Il ne me reste plus qu'à rentrer dans le site des ruines du Machu Picchu. Oui oui ! Je sais c'était long !!! Mais le Machu Picchu est à Cuzco ce qu'est Versailles à Paris alors cela se mérite.

Pour commencer, je me rends sur les hauteurs du village, pour me rendre compte de la taille de la cité construite en 1438 et dirigée par l'empereur inca Pachacutec, et habitée d'environ 1 800 villageois.

C’est en 1534, alors que les espagnols prennent le pouvoir sur la ville de Cuzco que l'empereur décide d'abandonner son village et de se réfugier plus loin pour éviter l'invasion des espagnols. Pendant près de 400 ans la cité est laissée à l'abandon. Mais le 24 juillet 1911, un certain Hiram Bingham, un archéologue américain, découvre ce site et en fera le premier lieu touristique du Pérou.

Finalement, même le fait d’avoir vu des reportages, des photos ( de la vue qui surplombe le village avec la montagne du Wayna Picchu en fond) avant de venir ici, aucun commentaire et aucune photo ne remplacent la satisfaction que j'ai d'être assis devant ce magnifique lieu.

La brume qui apparait, et disparait toutes les dix secondes, en traversant le village, rend ce site magique et mystérieux à la fois. Après avoir contemplé pendant plusieurs dizaines de minutes ce lieu de haut, il me faut le découvrir de plus près et affronter les groupes de touristes plus bas, tout en profitant des commentaires des guides pour en apprendre d'avantage !! Bah oui !!

Les ruines ont été construites autour d'une petite place centrale qui, aujourd'hui, sert de pâturage pour les lamas. Tout autour se trouvaient des bâtiments religieux, la maison du prêtre, les maisons des plus riches, en pierre consolidées avec du mortier, parfaitement jointées, tandis que les maisons des agriculteurs étaient en pierres plus ou moins taillées mais jointées avec de l'adobe (mélange de terre, de chaux et de paille). Aujourd'hui toutes les maisons ont perdu leur toit, qui à l'époque étaient en joncs et roseaux. L'ingéniosité de l'irrigation sur le site est bluffant, même un paysagiste de notre époque aurait dû mal à refaire ce système. Des petits bassins, passant en dessous des escaliers avec des cascades et fontaines servaient aux ablutions.

Un grand mystère repose sur les pierres de constructions, car elles ne proviennent pas de la montagne. D’après les historiens, il est impossible qu'elles aient été ramenées roulées sur des troncs d'arbres car il n'y en avait pas!! De plus les parois des montagnes étaient trop vertigineuses pour qu’elles soient transportées à dos d’animaux. Alors les chercheurs travaillent encore aujourd'hui, pour peut-être mettre fin à ce mystère dans les prochaines années.

C'est en début d'après midi, que je termine ma visite et décide de quitter le site avec en prime à la sortie, le tampon du Machu Picchu sur une page de mon passeport. La route du retour se fera à l'identique qu'à l'aller, 1700 marches + trois heures de marche le long des rails, trois heures de taxi et camion-stop jusqu'à Cuzco sans accident cette fois-ci !! Arrivé à Cuzco vers 6h du matin après avoir dû maintenir éveillé toute la nuit le conducteur du camion, une bonne sieste s'impose !!

De la capitale inca (Cuzco) à la capitale actuelle (Lima)

Me voici dans le nombril de l'empire inca, pourquoi donc ? Car Cuzco signifie en langue quechua : nombril. Aujourd'hui c'est une ville étape pour préparer de nombreuses randos sur les traces des incas. Agréable, pas trop grande, ni petite, cernée de montagne à 3200 m d'altitude le climat est tempéré. C'est autour de la plaza des armas, que l'architecture de la ville renaît. Des maisons incas et coloniales à la fois, avec leurs soubassements en pierre bien taillée par les incas et la reconstruction par dessus des espagnols. Mais aussi de beaux palais, cathédrale, des maisons bordées de balcons en bois, des femmes en costumes traditionnels rendent cette ville dépaysante et reposante.

Je ne voulais pas tarder et reprendre la route à la force de mon pouce vers Lima à 1 100 km. Après trois premiers courts trajets en voiture, le quatrième est un camion, José le chauffeur effectue le trajet Cuzco-Lima, avec 10 autres collègues. Une série de camions rouges se suivent et déambulent dans les virages serrés andins. Le soir toujours en sa compagnie, nous mangerons tous à la même table et irons dormir en dortoir dans l'ambiance d'une joyeuse colonie de vacances.

Passant rapidement la ville de Nazca, je décide de faire une courte pause dans la vallée aride à 20 km au nord de la ville. Ici ont été découverts en 1927 par un péruvien, d'énormes dessins gravés à même le sol représentant diverses choses (fleurs, araignées, condors, une baleine...), une vingtaine au total ont été recensées. Le meilleur moyen pour les voir, consiste à prendre un petit avion et de survoler cette zone, mais sinon pour les petits budgets, une autre option consiste à se rendre sur un mirador, ce qui est mon cas, pour en apercevoir trois (une main, un arbre et un lézard coupé en deux par la route construite depuis). Ces dessins datent de la civilisation de Nazca tout simplement de l'an 300 à 900. Mais à quoi servaient ces dessins ? Là aussi, comme pour le Machu Picchu, le mystère n'est pas encore résolu par les historiens, mais ce qui est sûr, c'est que les lignes droites (pas les dessins) permettent de repérer les alignements avec la lune, le soleil et de certaines étoiles. Je n’en saurai pas plus sur ce lieu, souhaitant continuer ma route.

Quatre cents kilomètres me séparent encore de la capitale que je pensais rejoindre le lendemain. Mais sur le parking du site, une famille voyageant en camping-car, avec la particularité d'être française me demande si je veux faire la route avec eux! Et oui, la solidarité entre patriotes dépasse les frontières. Cette famille est partie depuis 6 mois et baroude sur le continent sud américain pendant 11 mois avec leur enfant Noah de 4 ans et Lou 7 ans. Une expérience fabuleuse pour ces deux jeunes bambins. Leurs parents ont dû se restreindre pendant près de 2 ans pour pouvoir réaliser leur premier grand voyage. Ils ont loué pendant 3 ans leur maison et vivaient dans leur camping-car durant tous les étés. Une rencontre qui me prouve de nouveau qu'il est toujours possible de réaliser ses rêves, même avec des enfants et des revenus modestes. Leur site internet pourra vous en dire un peu plus :

http://en-vie-dailleurs.over-blog.fr/

Bravo à eux !!

Après cette rencontre, mon ultime chauffeur me prendra durant 300 km jusqu'à Lima et m'invitera dans sa famille pour une nuit. Que de belles rencontres en cette journée !

Me voici arrivé, dans cette énorme capitale. Près d'un tiers de la population péruvienne vit ici soit 9 millions d'habitants. Beaucoup de familles ont quitté la vie rurale des Andes pour venir trouver un travail et un meilleur climat ici.

Le lendemain matin, je rejoins Martin, un membre de couchsurfing qui a répondu positivement à ma demande d'hébergement. Je ne suis pas seul, dans son bel appartement, trois autres couchsurfeurs (un français, un allemand et un argentin) sont hébergés quelques jours chez lui. Nous irons tous ensemble découvrir le centre de Lima et partageons nos divers plats achetés pour le repas. Pour la première fois, je découvre la saveur du cochon d'inde(cuy), le plat ceviche (poisson cru en petits morceaux), le rocoto relleno (des piments farcis avec de la viande, riz et légumes), le lomo saltado (émincé de bœuf sauté à la poêle avec oignons, riz, patates). Et pour conclure, un churros fourré au caramel un régal !!! C’est le dessert le plus populaire des péruviens.

Et pour conclure cette journée, j'irai avec Thibault, le français découvrir la vie nocturne du quartier de Miraflores, bordant la côte de l'océan Pacifique, une première vision dans le noir de ce géant bleu.

Mon séjour en forêt amazonienne

Après avoir parcouru plus de 1100 km en 2 jours, je laisse mon pouce au repos et décide de voyager en avion pour me rendre, ce dimanche, en Amazonie dans la ville d'Iquitos. De toute façon, je ne pouvais pas rejoindre cette ville en auto-stop car il n'y a aucun moyen d'accès par la route. Il m'aurait fallu faire deux jours de stop jusqu'à Pucallpa puis cinq jours de bateau pour y arriver, et comme la fin de mon voyage approche, je souhaite en profiter plus sur place. Cette destination qui n'est pourtant pas dans mon itinéraire prévu, me semble essentielle pour découvrir une autre facette du pays. La selva dite aussi, la forêt amazonienne, représente 57% de la surface du pays.

Après les formalités banales de l'aéroport, je m'engage avec la compagnie Péruvians airlines, l'une des moins chères sur le marché (92 € l'aller en avion), pour une durée de 2 heures seulement.

1500 km plus loin, les premiers changements se font ressentir, un climat plus chaud, des maisons plus sommaires dans certains quartiers. Je m'installe dans un dortoir d'hôtel et je découvre 2 jours plus tard qu'il s'appelle : la casa de frances.

Iquitos est une ville de 370 000 habitants, elle a eu son moment de gloire lors de l'époque du caoutchouc vers 1890, d'où quelques belles villas dans le centre avec de beaux balcons et de la faïence aux murs. Il y a même une touche artistique française sur la place principale : une maison totalement en fer dessiné par Mr Eiffel. La ville dispose aussi d'un énorme marché, le Belén, composé d'une partie sur la terre ferme et d'une autre sur maisons flottantes et pilotis. On y trouve une diversité digne de la région, d'ailleurs plusieurs fruits me sont inconnus, j'en profite donc pour en goûter quelques uns. Ici on y trouve de tout, des plantes médicinales, de la viande (tortue et singe aussi), des tissus, des épices et bien évidemment des quantités de poissons fraichement pêchés.

Ma venue dans cette région est motivée par le fait, d'aller au cœur de la forêt avec un guide pour y découvrir la vie locale du peuple, la faune et la flore. Des dizaines d'agences proposent des tours dans la selva, mais beaucoup en lodge, avec le confort qui va avec. Ne trouvant pas cela vraiment exotique, je discute avec un guide, travaillant pour le patron de mon hôtel, pour partir avec lui dans des conditions de vie réelle des locaux. Pour éviter de passer par plusieurs intermédiaires et de payer des commissions à des personnes qui restent les fesses sur une chaise, je m'arrange secrètement avec le guide, pour obtenir un meilleur tarif et que toute la somme lui revienne à lui seul. M'étant renseigné sur les prix que proposaient les agences (50€ par jour), j'ai donc négocié avec mon guide, moitié moins cher, soit 100€ pour 4 jours (25€ par jour) avec un départ dès le lendemain.

Après une bonne nuit, nous nous retrouvons sur la place principale (en toute discrétion) à 7h du matin. Pédro (le guide) et moi, partons en taxi jusqu'à la ville de Nauta par la seule route de la région. De là, nous prenons un bateau taxi durant 1h20 pour rejoindre la maison de ses parents dans une petite communauté, au cœur de la forêt. Le dépaysement est surprenant, toutes les maisons sont construites sur pilotis, car le niveau des rivières monte de plusieurs mètres chaque année. La charpente des maisons est construite avec le bois de la forêt et le toit qui est renouvelé tous les 5 ans, est en feuilles de Yalina. Dans le village les enfants jouent aux billes sur un bout de terrain, quelques poules vont et viennent dans les maisons, des femmes assisses sur le bord des marches de leur maison, tissent quelques tissus, bracelets. Certains hommes coupent avec une hachette l'herbe autour des maisons, d'autres sont partis à la pêche et pour les plus courageux la sieste dans le hamac. Une atmosphère très plaisante dans ce petit village, surtout avec l'accueil très chaleureux de sa rigolote maman, toujours très souriante avec le peu de dents qu'il lui reste. hii ! Son papa, un homme discret et timide, se donne toute la journée à fond, dans le travail de la culture du riz, des tomates, des patates.

En fin d'après midi Pédro me propose une petite balade avec son radeau pour aller voir des dauphins roses et gris. Certains, assez joueurs, viendront soulever gentiment notre radeau, heureusement car mon appareil photo n'a pas la fonction waterproof. A la nuit tombée, munis d'une lampe torche chacun, nous irons essayer de voir les alligators. Actuellement, étant en saison des pluies, le niveau de l'eau est haut, ce qui rend, pour les voir, les choses encore plus difficiles. Au final, nous ne verrons que les yeux, non pas d'alligators mais des moucherons se collant à nous.

Dès le lendemain, nous partons avec son radeau en ramant 1h30, pour une expédition encore plus éloignée, plus sauvage et en cohésion avec les arbres de la forêt. Pendant que mon guide-cuisinier-ami Pédro, prépare le feu de camp pour le déjeuner, j'installe ma tente et teste mes talents de pêcheur. Pedro m’ayant gentiment mis la pression sur le repas. Si pas de poisson, pas de repas" !! Il ne me connaissait pas encore assez pour savoir que mon estomac réclame assez souvent. Bon malgré, mon enthousiasme à pêcher le résultat fut assez maigre pour nourrir deux hommes. Un seul des 4 poissons pêché sera d'une taille convenable pour le manger. Les trois autres auraient été bons en apéro accompagnés d'une bonne bière, donc nous les relâchons. Ceci étant, Pedro vivant depuis tout petit dans la selva, connait les solutions de secours. Les poissons ne mordant pas, la flore sauvera mon estomac grâce à la quantité incroyable de fruits, de feuilles et de racines comestibles. Suite à notre balade, nous revenons les mains pleines de bonnes choses, des bananes vertes, du yucca (racine de manioc reconnaissable à sa feuille lancéolée et ses jeunes pousses rouges) et des graines de makbo que nous couperons en tranche et qui seront frites, accompagnées de mon énorme poisson de 20 cm et du riz qu'il avait pris de sa maison. C'est donc le ventre bien plein que je rejoins ma tente pour ma deuxième nuit.

A l'aube, ce n'est pas au bruit des klaxons ou du voisin qui ronfle, dans le dortoir, que je me réveille, mais au son des oiseaux et des singes se balançant de branches en branches. Pedro déjà en action, m'a préparé un jus d'aguaje. C'est un fruit qui ressemble à une pomme de pin de couleur rouge foncé, que l'on trouve en grande quantité dans la forêt, son goût est un peu acide lorsqu'il n'est pas préparé en jus.

Pour cette nouvelle journée, nous quittons l'emplacement loué à la nature le temps d'une nuit et essayons de ne laisser aucune trace de notre passage. Nous irons sur une autre rivière à 30 minutes de rame, pour aller pêcher le Piranha. L’appât est le chapaja, fruit qui renferme de gros vers. Il nous permet de pêcher un premier poisson qui est directement découpé en morceaux pour remplacer le ver afin d'appâter le piranha. Ma chance de débutant me permet de pêcher un piranha en premier, pour ensuite ne pêcher que des poissons chats d'une taille ridicule. Mais à nous deux, notre repas du midi est déjà bien garni.

Après cette partie de pêche nous nous rendons à nouveau au cœur de la forêt pour me faire découvrir d'autres plantes. Je ne bois que de l'eau en bouteille depuis deux jours, Pedro habitué, boit l'eau de la rivière directement, il me fait connaitre une astuce pour boire de l'eau potable et en quantité au milieu d'une forêt. Il sort son gros sabre, pour couper en deux trois coups une liane. De là, chose impressionnante, un filet d'eau jaillit de cette liane. Puis quelques mètres plus loin, Pedro ressort son sabre pour s'attaquer cette fois-ci à un arbre d'une quinzaine de mètres...Cinq minutes plus tard l'arbre à terre, il me montre comment récupérer le cœur de palmier. Nourriture très chère sur le marché d’Iquitos. Nous en récupérons en grande quantité pour sa famille et pour notre repas du jour. Un nouveau feu de camp et une bonne assiette pleine. Le cœur de palmier se mange cru et ressemble à des pâtes, un vrai délice accompagné de deux piranhas chacun et d'un jus de banane. En fin de journée nous nous rendons dans la maison d'un de ses cousins pour y passer la soirée et y dormir.

Après une nuit agitée, que ce soit au niveau de la pluie, qui s'est abattue fortement toute la nuit et mes allées et retours au petit coin (les toilettes se trouvent sur un ponton à l'extérieur à l'air libre et sans toit) rajoutez les moustiques qui ne perdent pas de temps à piquer mes fesses, je vous laisse imaginer la scène.

Pour cette dernière matinée au cœur de la selva, nous irons au cimetière du village et resterons tranquillement dans la maison. Ce qui me permet de connaitre la vie polygame de son oncle, un homme de 68 ans, qui depuis 3 ans n'a plus aucune femme car toutes décédées de maladie. Pendant près de 40 ans, il vivait avec ses 4 femmes et les enfants de toutes ses femmes sous le même toit. Il devait avoir un lit surdimensionné !! Je lui demande si il avait des préférences, il me répond que non, qu’il les aimait toutes de la même façon, et pour prouver qu'il les aimait toutes, à leur mort, il n'en remplacera aucune. De ces femmes, il a eu 8 enfants, 4 sont décédés des suites de piqures de serpents ou de maladie intestinale de la selva. J'apprends aussi que la naissance de chaque enfant est marquée, d’une sorte de petit tatouage sur une partie du corps visible pour les différencier et les reconnaitre lorsque plusieurs femmes accouchent sous le même toit.

En début d'après midi nous reprenons le bateau à moteur pour rejoindre la ville de Nauta puis d'Iquitos en taxi.

Quatre jours riches en découvertes, en apprentissages de la nature, en humanité, en simplicité se terminent. Beaucoup d'autres choses pourraient être écrites mais ma mémoire me fait défaut. Je n’ai pas retenu les nombreuses astuces et connaissances des plantes rencontrées lors de ces quatre jours. Mais ce fut une nouvelle fois un choix que je ne regrette absolument pas !! Merci Pedro et je t’attends en France pour te faire découvrir notre botanique à nous !! De retour à la civilisation, j'irai le soir même connaitre la vie nocturne d'une ville amazonienne !!

Dès le lundi 4 février, je repars de ce coin que j'apprécie vraiment pour prendre un bateau durant 4 jours de navigation. J'aurai donc le temps de repenser à tous ces bons moments passés, allongé dans mon hamac !!

Je vous souhaite une bonne semaine en attendant le dernier récit de l'aventure dans les prochaines semaines. CIAOOO

hop hop hop les photos par ici!
hop hop hop les photos par ici!

De Iquitos à Yurimaguas en bateau

Nous sommes le lundi 04 février, dès 7h je me rends chez deux familles avec qui j'ai sympathisé, durant mon séjour dans la ville, pour leur faire mes derniers adieux, tout en espérant les revoir un jour. Puis je me rends au port Masusa au nord de la ville pour attendre l'arrivée du bateau. Il est 13h22, j'aperçois le ferry au port. De nombreux camions embarquent leurs marchandises manuellement à l'avant du bateau, sous une pluie diluvienne. Puis vient l'heure de l’embarquement des passagers. A 15h, J'accède à l'avant du bateau par une échelle en bois, et je découvre l'esplanade vide de personnes, qui sera mon lieu d'habitation durant 64 heures. Je paye mon ticket au prix de 100 soles (33€) et choisis mon emplacement pour installer mon hamac acheté la veille.

Les heures passent, le bateau se remplit de plus en plus faisant place à un paysage « hamacsien » sur l'esplanade. Il y en a de toutes les couleurs, de toutes les tailles, le mien tacheté de bleu, orange, rose, blanc est pour deux personnes. La place restante me permettra de me recouvrir et d'éviter l'invasion des moustiques.

Le ferry parait ne jamais vouloir lever l'ancre, il y a toujours un détail ou une instruction qui le retarde.

19h30, le moteur du bateau se met en route, pour 30 mn plus tard entendre le sifflement des soupapes indiquant que la pression est sur le point d'être atteinte. Le départ est imminent. Les familles font leurs derniers câlins à leurs parents se promettant de se retrouver de longues semaines plus tard.

Nous quittons les lumières de la ville pour commencer la navigation nocturne sur le fleuve Itaya.

Ayant très peu dormi les nuits passées et avec le balancement du hamac le sommeil me submerge très vite. Ma première nuit est ponctuée de nombreux réveils, soucieux d'avoir appris qu'il y a souvent des mains baladeuses, non pas sur moi, mais dans les sacs de voyage.

L'agitation des enfants se lève en même temps que la lumière du jour, pour entendre vers 6h30, l'alarme indiquant que le petit déjeuner est prêt. Deux petits pains au lait avec du beurre et une tranche de mortadelle accompagnent un bol de lait au mais.

A ma grande surprise je suis le seul blanc du bateau, créant donc une curiosité auprès de certains enfants. Surtout à la sortie obligatoire de mon appareil photo et de mon netbook .

Je leur montre pendant une petite heure, mes vidéos et photos de mon voyage, la majorité des enfants découvre le site du Machu Picchu en vidéo.

Au fil des kilomètres qui me séparent de la ville d'Iquitos, l'espace sur le bateau me semble restreint. Du hamac je me rends sur le ponton avant, puis vers l'arrière et je retourne tanguer dans mon hamac. Haaaa ce n'est certes pas la liberté de la forêt amazonienne ! Pourtant elle est si proche ! Le fleuve longe de chaque côté l'épaisse végétation verte de la jungle qui se détache de l'eau marron du courant.

A chaque sonnerie d'alarme, la foule sort de son hamac avec à la main son Tupperware pour recevoir la nourriture sommaire préparée par les deux cuisiniers du bateau. Les repas à base de riz principalement, sont accompagnés d'une demi-banane verte cuite et d'un morceau de poulet ou de bœuf.

Sur le trajet, nous nous arrêtons quelques instants dans des villages, pour y débarquer marchandises et clients. Pendant l’arrêt du ferry, les femmes du village montent à bord, avec à la main des plateaux de fruits, des poissons enveloppés dans une feuille de bananier et des bouteilles de Inca Kola : la boisson nationale du pays, à la couleur jaune et au goût de chewing-gum. Elle est plus consommée que le coca cola, c'est pour dire.

Les villages au bord du fleuve se ressemblent tous, avec leurs maisons sur pilotis Malheureusement pour nous, et heureusement pour eux, pour voir des indiens coupés de la civilisation, vivant presque nus, comme les Jivaros (ceux qui coupaient les têtes autrefois) il faut se rendre vraiment au cœur de la selva en marchant plusieurs jours. Les Jivaros sont l’un des peuples indigènes les plus importants de la forêt amazonienne avec 150 000 personnes, dont environ 80 000 Achuar.

Bien sûr il y a la possibilité de voir des Jivaros à deux jours de bateau d'Iquitos (à Bora), mais c'est un village touristique. Les indiens enfilent leur culotte en paille dés le matin et le soir quand les touristes repartent, ils adoptent des coutumes plus civilisées, je l'ai appris par des locaux !!

Au bord du fleuve les villages, ont presque tous une école. Les enfants apprennent l'espagnol, qui est devenu obligatoire pour tous, tout en conservant leur langue locale et le quechua. D'après plusieurs témoignages l'école dans les villages les plus reculés serait payante et dans les plus grandes villes comme Iquitos et Nauta il y aurait des écoles publiques gratuites et d’autres privées.

Il n'est pas rare aussi de voir déambuler de jeunes enfants, qui après l'apprentissage de la marche, apprennent à conduire le canoë familial dès leur plus jeune âge. Les femmes, comme je l'ai présenté dans mon précédent récit, tissent des tissus, des bijoux. Mais aussi lorsque qu'une cérémonie se prépare (mariage, naissance, grande chasse aux gibiers), les femmes mâchent de la peau de banane et la recrachent dans une bassine pour la fabrication de la chicha, l'alcool est comment dire ... très fermenté ! Malheureusement pour moi je n'aurai pas la faveur d'y goûter.

Alors revenons sur le bateau, car entre deux bonnes siestes bercé dans mon hamac et par le bruit du moteur, les kilomètres se défilent et je suis maintenant à plus de la moitié du trajet sur le fleuve Maranon puis Hualagua qui suivra. Le paysage côtier est toujours verdoyant avec des pépites de couleur, jaunes, vertes, bleues, blanches qui sont des papillons et qui suivent la trajectoire du bateau. L'orange, avec ses 3 rayures noires est mon préféré. D'ailleurs, le Pérou est le pays qui détient le record mondial du nombre de papillons (3000 espèces) et cinquième plus riche concernant la biodiversité, riche en espèces végétales et animales.

Les enfants s'occupent à leur manière, j'y retrouve mon enfance en jouant aux poggs, tandis que d'autres se servent de bouchons en plastique pour jouer aux billes. Les ados écoutent la musique sur leur téléphone portable adossés aux rambardes du bateau pour peut être conquérir une belle indienne!! Quelques hommes jouent aux cartes, mais à ma grande surprise peu d'hommes et femmes pratiquent la lecture. Est-ce dû à la faible alphabétisation du pays?

Durant ces 64 heures de navigation je pense à mes deux mois et demi de voyage, à toutes mes rencontres, tous les chemins, routes traversées, les sites visités, mes nouvelles expériences de voyage. Mais aussi la pensée du retour, j’en connais déjà les obligations et la direction à suivre à mon retour.

Pour ma dernière soirée à bord du bateau, la nature m'offrira un magnifique coucher de soleil.

Le lendemain matin, l'arrivée au port d'Yurimaguas approchant, chaque famille détache son hamac, pour se préparer à remettre les pieds sur terre. Je salue une dernière fois les 4 familles avec qui j'ai pu sympathiser durant 64 heures, puis chacun de son côté, nous reprenons notre route.

De Yurimaguas à Lima

Après plus de 9 jours sans pratiquer l'auto-stop, je suis très excité d'entamer cette dernière grande et longue route qui me sépare du point final de mon aventure. Mais heureusement pour moi, il me reste encore 1600 km de route à découvrir pour rejoindre Lima. Je pourrais donc je l'espère rencontrer de nombreuses personnes.

Pour ma première journée, je démarre tranquillement avec 150 km et me rend volontairement à pied dans le petit village de Santa Anna. Le soleil s'étant couché, l'auto-stop devient donc plus difficile. Pour cette première nuit, je frappe à la porte d’une maison au bord de la route, ayant entendu des personnes parler. Une dame m’ouvre sa porte, au premier abord craintive à l'arrivée d'un blanc, j'installe la confiance le plus rapidement possible.

"Bonjour, je suis un voyageur français, je suis seul et je voyage seulement à pied (car l'auto-stop est peu connu), maintenant avec la nuit, il est dangereux de marcher sur la route."

Entre temps, son fils arrive sur le pas de la porte pour m'écouter.

"Il y a t-il la possibilité que je puisse dormir cette nuit dans votre jardin à l'abri de la pluie, j'ai un sac de couchage et un hamac, et demain je repars vers 6h?"

la femme : "Tu es vraiment seul ?"

- " Non, je voyage avec ma copine qui est dans mon sac à dos" (tout en faisant un bisou à mon sac à dos).

Un rire sortira de leur bouche, et leur porte me sera ouverte.

Après 2 heures de discussion à côté d'une bougie, il me montre l'endroit où installer mon hamac, dans le jardin sous un toit en feuille de palme.

Comme prévu le lendemain matin, le fils partant travailler tôt dans les champs, je pars en même temps que lui vers 6h30 pour continuer ma route.

En moins de 5 mn je serai à l'intérieur d'une nouvelle voiture. Le paysage passe des forêts denses de l'amazonie, aux montagnes andines, sa végétation est plus basse et rare. L'enchainement des voitures se fait parfaitement sans trop marcher. Mon dernier conducteur est Omar. Il est parti depuis 3h le matin de Tarapoto, à bord d'un mini-van neuf pour le vendre à Chiclayo. Parfait, car je souhaitais m'y rendre, quelle chance !!

Mais en cours de route, le mini-van pourtant neuf, est capricieux. Le moteur s'arrête en plein milieu de la route montagneuse. Que peut-il bien se passer ? Un véhicule neuf doit en toute logique bien rouler. Oui, mais quand on oublie de remettre du gazoil dans le réservoir il s'avère que cela marche beaucoup moins bien, n'est ce pas !! Le temps de trouver une voiture et une corde, nous serons trainés pendant une dizaine de kilomètres jusqu'à la première station service. Je comprendrai après, qu'Omar ne pouvait pas voir le niveau de gazoil, car la connexion du tableau de bord n'était pas activée. Cela permettra au futur acheteur de voir que son véhicule n'a aucun kilomètre au compteur, et pourtant !!! Après cette petite péripétie, une tempête de pluie et de brouillard à 2 300 m d'altitude, nous traversons les Andes d'Ouest en Est et rejoignons Chiclayo de l'autre côté sain et sauf. Soit plus de 600 km dans ma journée.

Afin de retrouver l'adrénaline de mes premières semaines, je prends pour hôtel une charmante maison en construction.

Le lendemain, réveillé par un coq désorienté dans les horaires, depuis 4h du matin, je me rends aux pyramides de Tucumé.

Beaucoup moins spectaculaires que les pyramides d'Egypte, que je ne connais qu’en photo et vidéo. Celles-ci sont plus anciennes que les ruines du Machu Picchu, certaines ont été construites dés l'an 700. Construites seulement avec de la terre et de la paille (adobe), elles ont souffert des eaux des pluies (phénomènes del Nino) qui pourtant se fait très rare dans cette région désertique.

Appartenant à la civilisation Lambayeque qui régna jusqu'en 1300, ce sont par la suite les Incas puis les espagnols qui occupèrent les lieux. Aujourd'hui les principales pyramides sont recouvertes d'un bâtiment en toit de tôles pour les protéger des pluies, la Huaca de Balsas, est la mieux préservée. On distingue des dessins de l'époque représentant des oiseaux, lamas sacrifiés, pêcheurs, danseurs, plongeurs et leurs radeaux.

Dans la continuité, ma route est animée par un chauffeur de poids lourd qui me fera la totale, façon de parler, bien entendu !! J'explique, dés mon entrée à l'intérieur de sa cabine, mes yeux sont directement fixés sur un revolver posé entre son siège et son lit. Ayant vécu une mauvaise expérience en Inde avec un revolver, je ne souhaite pas la réitérer. Du coup, je reste quasiment muet durant le trajet. Quand subitement il prend son flingue et me le met sur mon pantalon dans la direction de mon entre-jambe.

Comment réagir dans cette situation? Je mets mes mains devant, tout en poussant un cri, mais cela ne l'empêche pas d'appuyer sur la gachette !!! Verdict ? Mes parties génitales ont eu un gros coup de stress, en fait il s’agissait d’un jouet.

Le chauffeur éclate de rire,. Mon rire sera vraiment, mais vraiment plus timide.

Durant le trajet, il me parle de ses exploits avec des prostituées, écrase un chien volontairement, m'invite à manger et à boire et me demande de tout payer. Bref 1h30 de camion-stop dont je me souviendrai longtemps. Enfin c'est ce qui fait la force d'une aventure, malgré que son humour n'était probablement pas similaire au mien.

Pour me soulager de ce moment de stress, je me baigne pour la première fois dans l’océan Pacifique. Pour continuer cette journée négative, une grosse vague s’abat sur mon sac à dos où se trouve mon téléphone portable qui l'a rendu HS. Ca continue !!

Mais heureusement le soir vers 20h, je m'arrête dans un village à 30 km au nord de la ville de Trujillo pour y faire une bonne rencontre. C'est Javier, devant le stade de foot avec ses deux frères et ses nombreuses bouteilles de bières vides et pleines qui m'accueille chez lui .

Une courte nuit passée, je retends mon pouce pour la visite d'un site classé à l'UNESCO, CHAN CHAN au nord de la ville de Trujillo.

Me voici dans ce qui était autrefois la plus grande ville en adobe des Amériques, construite à partir de 850 après Jc, la civilisation Chimù, Chan Chan était leur capitale. Jusqu'au jour où encore une fois les Incas les envahissent au xve siècle. De magnifiques représentations de pélicans, de poissons et de filets de pêche ont été gravées sur les murs.

Au sein du site je fais la connaissance de trois péruviens en retraite, qui m'invitent à me joindre à eux durant leur journée de découverte des alentours de Trujillo. A midi, nous nous offrirons une fameuse assiette de cebiche (poisson crus), et en fin d'après midi je décide de les abandonner pour reprendre ma route et quitter cette grande ville avant la tombée de la nuit. J'arrive vers 23h dans la ville de Chimbote, pour trouver comme logement une station essence avec en plus un matelas et une couverture fournis, quel luxe.

J'entame aujourd'hui mardi 12 février ma dernière journée d'auto-stop de l'aventure Méquin Express en Amérique du Sud 2012-2013. Cette dernière étape consiste à rejoindre la capitale Lima à 400 km et d’ y arriver en fin d'après midi. Ayant reçu une invitation pour passer une soirée dans la capitale le soir même.

Trois chauffeurs me permettront d'y arriver vers 17h30, le dernier Martez, conclura cette aventure en auto-stop.

Au total 10 170 km parcourus sur 5 pays du continent sud américain, grâce à la solidarité de 102 chauffeurs.

Une conclusion générale sur cette aventure sera rédigée dans les prochains jours.

Hasta luego

ho hop hop n'oubliez pas la conclusion!!
conclusion de ce merveilleux périple
hop hop hop les dernières photos
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